La GLSREP, est connue pour ses études et publications de recherche sur les rites, les traditions et les symboles que l'on peut retrouver dans le Revue Du Maçon et sur le site: http://www.ecossaisdesaintjean.org.
Elle s’intéresse en outre aux questions sociétales, dés-lors qu'elles illustrent les valeurs traditionnelles et l'éthique de la franc-maçonnerie française et continentale.
L’association européenne à laquelle nous participons, a pour but la diffusion et la promotion des valeurs et principes dont la Franc-Maçonnerie est l’héritière vigilante, en particulier la liberté de conscience comme droit inaliénable et les idéaux de démocratie, de fraternité, et de dignité humaine. Elle se réunie 6 fois par an.
Dans l’esprit des Constitutions d’Anderson de 1723, elle favorise l’union entre ses membres, sans exclusive. Elle constitue un centre de liaison, d’observation et d’études, afin d’améliorer l’action commune de ses membres, vis-à-vis de l’Union Européenne, des Etats membres et de toute institution Européenne.
A cette fin, l’association centralise les ressources intellectuelles de ses membres et en facilite la
mobilisation et la coordination, afin d’assurer sur le territoire européen et vis-à-vis des institutions de l’Union Européenne la visibilité et la lisibilité des valeurs et principes communs à ses membres.
L’association peut accomplir toute opération se rapportant à son but, permettant ou facilitant la
réalisation de celui-ci.
Les langues de travail de l’association sont le français et l’anglais.
A sa réunion du 20 Juin 2015 les membres fondateurs constatant le bien fondé de leurs travaux communs, ont décidé de déposer officiellement les statuts de:
Alliance Maçonnique Européenne (AME-EMA)
qui déclare:
« Travailler au progrès de l’Humanité et à la construction d’une Europe se basant sur les principes de laïcité et respectant les valeurs de paix, de liberté, d’égalité, de solidarité, de responsabilité et, par-dessus tout, de fraternité. Ces principes et ces valeurs sont à la base de la création de l’Union européenne ».
Plusieurs obédiences européennes ont décidé de promouvoir du fait de leur indépendance à l’égard de tout dogme la diffusion et la promotion de leurs valeurs et principes. La Franc-maçonnerie repose sur les valeurs des Lumières, un courant qui a inspiré l’Europe entière, de l’Ecosse à la Roumanie, de la Norvège à l’Espagne.
La Franc-maçonnerie a contribué à l’émergence de la démocratie qu’elle continue à défendre.
C’est ainsi que ces obédiences ont désiré mettre sur pied une association visant à représenter la Franc-Maçonnerie européenne en dialogue avec les Institutions européennes et les pays de l’Europe au sens large.
Elles « proclament leur légitimité à agir auprès des instances de l’Union européenne comme de tous les Citoyens européens ».
Ces obédiences sont incitées, sur les sujets d’intérêt européen, à assurer conjointement les représentations qu’elles auraient pu assurer unilatéralement auprès de toutes les instances européennes.
Elles se réservent la possibilité de créer toutes les coordinations utiles avec des mouvements porteurs de valeurs ou de projets similaires.
Cette association portera le nom de « Alliance Maçonnique Européenne » (A.M.E.)
De par nature, l’Alliance Maçonnique Européenne a sa place dans ce dialogue. Elle y défendra le principe du libre examen, la liberté des êtres humains de définir leur éthique de vie en dehors de toute contrainte religieuse.
Il n’est pas question de prise de position politique mais bien de valeurs que les différentes obédiences européennes libérales et adogmatiques défendent.
Les statuts de l’Alliance Maçonnique Européenne sont officiellement déposés en tant qu’AISBL (équivalent belge de l'Association Loi 1901 française). 32 obédiences maçonniques libérales et adogmatiques, présentes dans 15 pays de l’Union, les ont signés à ce jour ou sont membres fondateurs.
Il s’agit de : Grand Orient de France, Grand Orient Lusitanien, Grand Orient de Belgique, Fédération française du Droit Humain, Grande Loge de France, Ordre Maçonnique International “Delphi”, Fédération belge du Droit Humain, Sérénissime Grand Orient de Grèce, Grand Orient de Luxembourg, Grand Orient de Suisse, Grande Loge de Belgique, Grande Loge Mixte des Pays Bas, Grand Orient d’Autriche, Grande Loge Mixte Universelle, Grande Loge Symbolique d’Espagne, Grande Loge Féminine de Belgique, Grande Loge Symbolique travaillant au Rite Ecossais Primitif, Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité, Grande Loge Féminine d’Espagne, Grand Orient de Roumanie, Grande Loge Symbolique du Portugal, Grand Orient de Pologne, Grande Loge d’Italie.
Nos principaux objectifs
L’Alliance Maçonnique Européenne a pour but la diffusion et la promotion des valeurs et principes dont de la Franc-Maçonnerie est l’héritière vigilante, en particulier la liberté de conscience et de pensée comme droit inaliénable et les idéaux de démocratie, de fraternité, d’égalité des droits de tous les êtres humains et de dignité humaine en ce compris, les choix de procréation, de conception et de fin de vie.
Elle fait sienne la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales de 1950 et la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne de 2000. Elle rejette toute forme de discrimination et toute forme d’atteinte à la liberté d’expression en quelque domaine que ce soit.
L’A.M.E. constitue un centre de liaison, d’observation et d’études, afin d’améliorer l’action commune de ses membres, vis-à-vis des pays situés en Europe, de l’Union européenne et de toute institution européenne.
A cette fin, l’A.M.E. centralise les ressources intellectuelles de ses membres et en facilite la mobilisation et la coordination, afin d’assurer la visibilité et la lisibilité des valeurs et principes communs à ses membres.
L’A.M.E. défend le principe de laïcité qui implique la stricte et totale séparation entre les Institutions européennes et les églises et organisations philosophiques. Séparation mais non opposition.
Elle se félicite donc du Dialogue instauré par l’Article 17 et cherchera à le rendre plus efficient. Elle réaffirme que les convictions philosophiques ou religieuses relèvent de la vie privée.
Ainsi, la recherche scientifique ne peut être entravée pour des motifs religieux.
L’Alliance Maçonnique Européenne peut accomplir toute opération se rapportant à son but, permettant ou facilitant la réalisation de celui-ci.
L’Alliance Maçonnique Européenne ( A.M.E.) est inscrite au Registre de transparence de l’Union européenne sous le numéro 916946818172-34
Exemple de contribution de l'Alliance Maçonnique Européenne AME
SÉMINAIRE DE DIALOGUE avec la Commission Européenne
Thème: "Faire face aux crises européennes: réfugiés, intolérance, place de la jeunesse"
1er juin 2016
Salle S9, Berlaymont, rue de la Loi 200, 1049 Brussels
Organisé par: Direction générale Justice, Commission européenne, Association européenne de la pensée libre (AEPL), Association maçonnique européenne (AME), Contribution des obédiences maçonniques libérales et adogmatiques à la construction européenne (COMALACE), Egalité Laïcité Europe (EGALE), Fédération humaniste européenne (FHE)
Exposé de l’Alliance Maçonnique Européenne (AME) sur le sous thème suivant:
"Etat des lieux, défis et propositions quant à l’accueil des réfugiés":
Il serait trop long, dans le laps de temps qui nous est imparti, d’établir un état des
lieux de l’accueil des réfugiés au sein de chaque pays de l’Union européenne : trop
de dissemblances existent malheureusement entre les états qui la composent. Sans
vouloir stigmatiser l’un ou l’autre de ces pays, force est de constater que ces
différences concernent aussi bien les critères et formalités à remplir par les
demandeurs d’asile que la proportion de migrants accueillis par rapport au nombre
d’habitants, la qualité de l’hébergement, des soins médicaux offerts, et des aides à
l’intégration.
L’accord avec la Turquie, s’il a drastiquement diminué le nombre de migrants arrivant
en Grèce n’a fait que reporter le problème en Italie, avec les risques accrus pour ces
populations qui fuient la guerre et la destruction de leur pays de périr en mer lors de
la traversée.
L’enregistrement de tous ces migrants dépasse largement les capacités des pays
d’accueil qui, vu leur situation géographique, se trouvent en première ligne. Il est en
outre particulièrement injuste et contraignant de reporter la responsabilité de l’accueil
des migrants sur ces pays de la périphérie du continent. Le règlement de Dublin II tel
qu’il existe actuellement n’est plus du tout en phase avec la réalité de terrain.
Les accords de Schengen sont de plus en plus remis en cause avec le durcissement
des contrôles aux frontières imposé par certains états, voire le contrôle systématique
des primoarrivants, la fermeture temporaire des frontières ou la construction de
clôtures et même de murs. La convention de Genève elle-même n’est plus respectée
partout comme l’a signalé le Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU.
Les défis pour l’Europe sont donc nombreux et il en va de sa survie politique de
trouver des solutions respectant les valeurs humanistes qui ont présidé à sa création.
Il faut créer d’urgence, dans chaque pays, des conditions positives pour l’accueil des
réfugiés, pour leur intégration et, ensuite, si ceux-ci le désirent et si la situation de
leur pays d’origine s’est normalisée, pour les aider à regagner leur terre natale.
Il nous paraît donc fondamental de préciser au niveau européen, d’une part, ce que
chaque pays doit faire et, d’autre part, ce que nous, citoyens européens, voulons que
l’Union européenne fasse. C’est dans ce cadre que nous formulons les
propositions suivantes :
Au niveau des pays d’accueil
- Dans chaque pays, un processus d’accueil des réfugiés doit être défini :
il est indispensable avant toute action de comprendre ce que désirent les
migrants, ce dont ils ont un besoin urgent et ce qui, pratiquement, en l’état
actuel, peut être réalisé.
- Des efforts de relocalisation doivent être entrepris rapidement par chaque
Etat pour ne pas prolonger la durée de séjour dans des lieux d’hébergement
provisoires. Il faut éviter, lors de l’installation des migrants, des regroupements
de communautés qui ne peuvent qu’aboutir à un repli identitaire et à la
création de ghettos, ce qui, par la suite, fera obstacle à toute politique
constructive d’intégration.
- La dimension citoyenne est trop souvent négligée et, malgré son efficacité,
n’est malheureusement pas ou trop peu soutenue par nos dirigeants qui,
dans certains cas, bloquent même ces initiatives comme cela a été le cas en
Grèce et en Espagne. Il faut au contraire que les gouvernements prennent en
compte les initiatives personnelles des citoyens et les encouragent. Il faut
trouver des personnes ou des familles qui accueilleront des migrants et les
aideront à s’intégrer avec l’appui et le contrôle des services sociaux. L’octroi à
ces volontaires, comme l’ont suggéré certains, d’un remboursement des frais
encourus ou même d’un crédit d’impôts devrait être envisagé pour favoriser
l’émergence d’un « droit d’asile citoyen » (voir en ce sens le projet de la GLSREP).
- Un effort important de communication et de pédagogie auprès des
habitants des pays d’accueil est indispensable pour, d’une part favoriser la
connaissance sur la réalité de la migration et d’autre part éviter, comme c’est
trop souvent le cas actuellement, que les gouvernements ne soient accusés
de favoriser les migrants au détriment de leur population déjà paupérisée par
la situation économique européenne qui entraîne un chômage accru et une
restriction des allocations sociales. La réalité des situations dramatiques qui
obligent les gens à migrer doit être montrée dans les médias. Il faut combattre
la peur qu’inspirent les réfugiés et ce, afin d'éviter des réactions de rejet.
- Un effort d’imagination politique doit être fait pour afficher des objectifs
constructifs à l’accueil des réfugiés. Il faut rendre la population consciente du
fait que les migrants peuvent enrichir le pays où ils s’installent en y apportant
leur expérience, leur force de travail et leur capacité à régénérer des activités
ou des régions désertées.
Au niveau européen
- Les migrants fuient actuellement leur pays natal, pays où leur vie est
menacée, et où une situation quasi génocidaire s’est installée. Il est urgent
d’établir, dans le respect des critères de la Convention de Genève, des
couloirs humanitaires par où ces hommes, ces femmes et ces enfants
pourraient passer pour atteindre un pays sûr où demander asile.
- Lors de l’accueil, il ne faut pas négliger cet aspect humanitaire et l’impact
physique et psychologique de ce long et dangereux exode : ces hommes et
ces femmes ont dû quitter leur domicile et laisser tous leurs biens. Ils sont
déracinés, ils ont perdu leur statut social, beaucoup d’entre eux ont en outre
perdu une partie de leur famille restée sur place, disparue ou décédée
pendant leur trajet vers l’Europe. L’Union Européenne doit aider
financièrement à la mise en place de cellules d’accueil : médecins,
psychologues, assistants sociaux et d'accompagnement dans les primodémarches.
En outre, les enfants mineurs non accompagnés, qui parfois sont
très jeunes doivent pouvoir bénéficier en priorité d’un programme spécial
d’intégration et de scolarisation.
- Un Office Européen de Respect de la Dignité Humaine et une Agence
européenne pour l’Asile (European Agency for Asylum) traitant l’ensemble
de la problématique de migration et d’intégration doivent être créés dans les
plus brefs délais.(Voir en ce sens le projet du CLIPSAS via l'ODH-HDO portant création de l’Observatoire pour le respect de la Dignité Humaine en date du 29 Mai 2016 à Rotterdam http://www.odhhdo.org )
- La politique et la diplomatie européennes doivent s’impliquer activement pour
obtenir un arrêt des combats.
- L’Union Européenne doit faire voter un budget européen pluriannuel
destiné à aider chaque pays à prendre correctement en charge les
migrants
D’une part, il est indispensable d’assurer leurs besoins élémentaires de base
dès leur arrivée : logement, nourriture, soins de santé car la situation sanitaire
dans beaucoup de camps est dramatique en raison de l’entassement dans un
endroit insalubre d’hommes, de femmes et d’enfants en état de santé
déplorable suite aux privations et souvent, en ce qui concerne essentiellement
les femmes aux sévices encourus lors de leur difficile parcours vers l’Europe.
D’autre part, ce budget devra également comprendre un volet destiné à
l’intégration de ces populations déplacées. Celle-ci doit nécessairement
débuter par l’apprentissage de la langue du pays où ces migrants vont
s’installer. Elle doit se poursuivre par un enseignement général et une
éducation enrichissante, proche de la culture européenne pour permettre la
compréhension de nos valeurs humanistes et la connaissance des droits
fondamentaux des individus et du fonctionnement démocratique de nos
sociétés. L’intégration ne pourra devenir une réalité que lorsque l’accès au
marché du travail et le droit à la santé seront garantis.
- L’Union Européenne doit au plus vite adopter la réforme du régime d’asile
européen présentée par le Vice-Président FransTimmermans, réforme qui va
créer un système de répartition plus efficace, plus équitable et plus durable
que celui prévu par le règlement de Dublin II, dont la version actuelle est
largement dépassée par la crise des migrants. En ce qui concerne les réfugiés
économiques, des textes légaux précisent les obligations de chaque état mais
ne sont pas toujours respectés.
- Une « surveillance européenne » doit être mise sur pied afin de vérifier si
chaque Etat respecte les dispositions légales concernant l’accueil des
migrants et des réfugiés économiques. Dans le cas contraire, les sanctions
prévues doivent être appliquées.
- Enfin, la question de l’accord avec la Turquie et des avantages qui lui ont
été octroyés se pose. La situation politique actuelle de ce pays est source de
déstabilisation : l’Europe doit donc superviser l’application de cet accord et le
respect par ce partenaire de ses dispositions.
CONCLUSION
Le défi est certes énorme mais doit pouvoir être relevé. Il est temps de cesser les
marchandages avec l’un ou l’autre pays, de tolérer les atteintes permanentes aux
droits de l’homme ; une politique volontariste doit s’imposer dans tous les états de
l’Union, politique dirigée par l’Europe sans que nous devions faire appel à des états
tiers. Sinon le risque est majeur de voir l’idéal européen se déliter.
Le projet européen était un projet d’espoir et l’Europe, malgré ses faiblesses actuelles est et reste synonyme d’espoir pour tous ces migrants : il est temps d’agir car nous n’avons pas le droit de les décevoir. Un échec en ce domaine signerait la mort de l’idéal européen.