Le Livre du Maître au Rite Écossais Primitif est un ouvrage nécessaire à la compréhension de la spécificité de ce grade. Hériter de la tradition et marquant l'entrée dans les Grands Mystères ce grade est essentiel à Franc-maçonnerie traditionnelle.
Le Maître pratique son art en relation avec le ciel. Pour cela il tente de réaliser en soi la perfection. Cette perfection, c’est d’être et agir avec la sagesse, la force et la beauté en soi.
C’est par la lecture du plan du Temple, tracé sur la Planche des Maîtres et son interprétation sacrée que s’établit un lien entre le terrestre et le céleste. Ce plan est inspiré de la Bible d’origine humaine mais inspirée par le divin pour certains ou livre de sagesse pour d'autres. Ce plan ne peut être lu que de manière royale, par la présence de la dimension céleste dans l’acte de bâtir. Tout les symboles, les outils et instruments des grades précédents qui servent l’édification du Temple, sont finalement reliés au symbolisme céleste. Il fallait que le franc-maçon, l’homme qui intervenait dans le réel et façonnait les formes, puisse être relié au ciel.
Le grade de Maître nous explique comment passer de l’individuel à l’Universel par l’aspiration naturelle de l’homme à la transcendance face à l’échéance de la mort. Le Maître chargé de répandre la lumière dans le Monde, va rechercher ce qui peut être immortel et lumineux en l’homme et comment en assurer la transmission, sans tomber dans le dictat de la croyance dogmatique. Sa liberté d’interpréter la transcendance reste totale, mais la pratique saine de l’exemplarité et du respect du Devoir restent les bases de son comportement.
L’acte fondateur du grade découle d’un événement marquant qui est un fratricide. Maître Hiram est tué par trois mauvais compagnons dans le Temple de la reliance entre Dieu et les hommes. Ce fratricide nous renvoie au meurtre caïnite et nous interpelle sur les conséquences de nos actes et notre relation au divin.
L’image de la mort fait réveiller en soi une dimension éclairante. Il s’agit de percevoir dans le corps décomposé du Maître, l’ultime secret de la vision et de la lecture des plans "divins" ou d'essence supérieure pour finir le chantier. C’est le secret du relèvement du Maître intérieur qui associe étroitement la vision totale à la parole…
Ce livre vient clôturer la trilogie : Apprenti, Compagnon, Maître du Rite Écossais Primitif. Il n’existait aucun ouvrage traitant de ce rite cet oubli est réparé y compris dans les grades suivants avec le Maître Parfait Écossais et le Chevalier de Saint-André.
Chacun reste libre de ses interprétations, cependant il semblait indispensable de mettre en relief les différences du Rite Écossais Primitif en regard de la pratique des autres Rites.